Ces cinq femmes sont toutes nées ou venues en Suisse à la fin du 18eme siècle : Suzanne Necker- Curchod, Jeanne-Louise Prévost, Isabelle de Charrière, Germaine de Staël et Mary Shelley. Des noms beaux et intrigants. Ils y ont trouvé l’amour, l’inspiration et le succès sous l’air sain des montagnes et avec la vue du Lac Léman : de Crassier à Nyon, à Coppet, à Lausanne, à Genève, à Neuchâtel.
Passionnées de la littérature, comme moi plus de deux-cent ans plus tard, ils nous parlent de leurs joies et de leurs tristesses.
Qui étaient-ils, qu'ont-ils fait, qu'ont-ils lu, qu'écrivaient-ils, où vivaient-ils, que portaient-ils, qu'est-ce qu'ils mangeaient, pensaient, que voyaient-ils en regardant autour d'eux? Et qu’est-ce que ces femmes ont à voir entre elles ?
Voilà un petit monde que je voudrais peindre ici.
I
Suzanne Necker – Curchod
La fille du Pasteur de Crassier
Suzanne, née dans une maison blanche, toute simple, avec un petit jardin avec des vieux arbres fruitiers. Baptisé par son père, le ministre de l’église du Crassier, le 2 juin 1737, enfant unique. Son père l’a donné l’instruction solide : latin, sciences, langues modernes.
Le Portrait :
‘Un visage qui annonce la jeunesse et la gaieté ; le teint et les cheveux d’une blonde, animés par des yeux bleus, riants, vifs et doux ; un nez petit mais bien tiré (…) une taille grande et proportionnée’ : ce sont ses propres mots ! Elle a beaucoup attiré les regards. Edward Gibbon, à l’âge de seize ans envoyé par son père en pension à Lausanne, chez le révérend ministre Pavilliard, et introduit dans le cercle de la société de Lausanne, tombe amoureux d’elle, à premier vue. Suzanne était la présidente d’un club littéraire à Lausanne : L’Académie des eaux ou de la Poudrière.
Mort de ses parents
Après le mort brusque de son père elle devient instructrice, et quand sa mère meurt aussi (‘Oh ! Ma mère, toi dont l’âme pure et sensible erre sans doute autour de moi’) elle commence à travailler comme gouvernante. C’est son patron madame Vermenoux qui l’emmène à Paris où elle rencontre et épouse Jacques Necker, qui deviendra ministre des Finances de Louis XVI. À Paris elle crée et règne sur un salon littéraire, rapidement devenu l’un des plus célèbres de Paris, où l’on discute littérature, mais aussi la politique et la philosophie. Jacques et Suzanne ont une fille ensemble : Germaine, qui deviendra la fameuse Madame de Staël.
Château de Coppet
Après la chute du ministère de Jacques, ils se retirent en Suisse, dans le Château de Coppet, encore là aujourd’hui et ouvert pour la publique ! Madame de Staël y continue, à la suite de sa mère Suzanne, des salons littéraires : le Groupe de Coppet, où elle reçoit des personnalités et d’intellectuels européens, comme Lord Byron.
Les portraits de Suzanne, Jacques et Germaine sont réunies dans le salon des portraits https://www.chateaudecoppet.com/le-salon-des-portraits/
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